Les premiers enregistrements – Verlaine

L’Opus Verlaine

Depuis quelques semaines, vous pouvez découvrir nos enregistrements des poèmes de Paul Verlaine. Cet auteur à la vie mouvementée a tout d’abord fait l’objet d’une interview par Bernard Bousmanne que vous pouvez découvrir ici.

Ensuite, nous avons lancé la publication des poèmes en commençant par l’un des plus connus, « Mon rêve familier », d’où sont issus ces célèbres vers :

« Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D’une femme inconnue, et que j’aime, et qui m’aime,
Et qui n’est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m’aime et me comprend. »

Le voici !

Les sanglots longs des violons de l’automne…

Le second texte publié, « Chanson d’automne », est un des textes les plus connus, si pas le plus connu de Verlaine. Ce poème, enseigné à l’école, est très court et comporte un vocabulaire et des formulations simples. Il porte bien son nom de « chanson » ! Comme « Mon rêve familier », c’est l’un des premiers textes de Verlaine. Ils sont tous les deux publiés dans le recueil « Les Poèmes Saturniens ». Notre poète affirme les avoir écrits quand il était encore au lycée… Il n’avait donc pas plus de 18 ans !

La première strophe du poème fut reprise par Radio Londres lors de l’Opération Overlord le 1e et le 5 juin 1944. Ce message codé était un signal pour un réseau de résistants qui devaient saboter les voies ferroviaires afin d’empêcher les nazis d’envoyer des renforts en Normandie.

Cette première strophe fut transformée par Radio Londres : « Les sanglots longs des violons de l’automne blessent mon cœur d’une langueur monotone » devient « Les sanglots longs des violons d’automne bercent mon cœur… ».
Charles Trenet remplaça également « blessent » par « bercent » lorsqu’il chanta le poème, comme Léo Ferré plus tard, sans doute pour rendre le texte plus doux.

En effet, l’écriture très musicale de Verlaine, l’utilisation de refrains et la modernité de ses textes
ont poussé nombre de chanteurs et de compositeurs à transformer ses poèmes en chansons ! De Claude Debussy et Gabriel Fauré à Georges Brassens et Julos Beaucarne, ils sont nombreux à s’être emparés des poèmes de notre auteur, et particulièrement de ceux du recueil « La Bonne Chanson ».

La Bonne Chanson

Paul Verlaine a alors 26 ans et attend avec impatience son mariage avec Mathilde. Les 21 poèmes de ce recueil parlent de cette attente, qui durera longtemps, le mariage étant plusieurs fois reporté. Le poète y exprime son espoir, ses peurs, son désir et sa fureur…

Ce mariage, un « paradis » qu’il imagine avec un « être de lumière », se terminera quelques années plus tard, lorsque Verlaine, après avoir battu, trompé et abandonné sa femme à plusieurs reprises, se retrouve en prison pour avoir tiré sur Arthur Rimbaud…

Mais ne nous avançons pas trop. Retournons en 1870 et attendons avec Verlaine d’enfin pouvoir s’unir à Mathilde…

« Plongé dans ce bonheur suprême
De me dire encore et toujours,
En dépit des mornes retours,
Que je vous aime, que je t’aime ! »

« Le foyer, la lueur étroite de la lampe… »


« Puisque l’aube grandit, puisque voici l’aurore… »


« J’ai presque peur, en vérité… »